En guise de présentation


Les Editions Inedits ont pour vocation l'inventaire des ouvrages qui n'existent pas, mais qui pourtant ont ou ont eu une influence sur la littérature. Le "Nécronomicon" bien connu des lecteurs de Lovecraft en est un exemple. "Le roi en jaune" en est un autre, Kilgore Trout est un auteur parfaitement inédiste, et ces pages leur rendent hommage tant que faire se peut....
Par ailleurs, plutôt que se perdre dans les méandres de la virtualité, nous vous proposons ici de découvrir notre activité concrète (littéraire et théâtrale).

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jeudi 3 mai 2012

Le talon de fer - note d'intention

-LE TALON DE FER

Petite note d'intention au sujet de l'adaptation pour la scène.

Jack London est déjà devenu un écrivain célèbre lorsqu’il entame la rédaction du « Talon de fer » en 1906. Connu pour ses nouvelles sur la ruée vers l’or et ses romans, il est considéré comme le « Kipling du grand froid ». C’est sans compter son activité de journaliste, de photographe et d’essayiste politique, ainsi que de conférencier pour le compte du parti socialiste américain. Homme épris d’aventure, il voyage aussi en solitaire à bord de son sloop « Le snark » et ne cesse jamais son activité d’écrivain. Il est, ses proches le diront, une « force de la nature ».

Dans « Le talon de fer », c’est le personnage d’Ernest Everhard qui reprend à son compte le parcours de London. Conférencier politique tout comme lui,  candidat puis membre du congrès là où London concourait à la mairie d’Oakland, Ernest Everhard se fait le porte parole des visions d’avenir de London. Car, en composant ce roman entre 1906 et 1908, London s’amuse à écrire l’histoire d’un futur pour lui immédiat : la mise en place, de 1912 à 1932, d’un pouvoir autoproclamé, tyrannique et implacable, financé par le grand capital et passant outre les règles élémentaires de la démocratie. A travers Everhard, London accuse la société américaine, et toute la société capitaliste, de « mauvaise administration », se nourrissant de la misère pour transformer « ses bénéfices en soupers arrosés de vins fins ». London pointe le travail des enfants dans les manufactures - pourtant interdit légalement au dessous d’un certain âge que nulle autorité ne prend concrètement la peine de vérifier, l’influence du grand capital sur la vie politique fédérale de son pays, « l’escamotage quotidien » exercé par la presse, le peu de poids des institutions politiques et l’hypocrisie des instances religieuses face à l’arrogance d’un pouvoir qui, détenant le capital, s’arroge le droit de « répartir le pain et le beurre pour tout le genre humain ».

Everhard l’ignore, mais son créateur va encore plus loin. Derrière les intuitions pessimistes du révolutionnaire iconoclaste, London donne déjà forme à l’oligarchie qu’il appelle « le talon de fer », à savoir la force qui écrasera la montée travailliste, et pressent avec une lucidité effrayante la montée des fascisme et nazisme. London, vingt ans avant les sombres années 30, nous prouve qu’il nous faut considérer ces fléaux non comme des accidents de l’histoire, mais comme le mouvement suivant de la logique historique lorsque le pouvoir est aveuglément exercé par un petit nombre de gens n’ayant  d’autre intérêt que celui d’actionnaires.


 A propos de l'adaptation jouée du 1er au 06 mai 2012 au Bahut à Arcueil

A notre connaissance, il n’avait encore jamais été fait d’adaptation de ce roman fleuve qui étale son action de 1912 à l’époque future de la Fraternité Universelle, sept siècles plus tard. C’est maintenant chose faite grâce au travail des 17 comédiens réunis cette année sur ce projet. Je voudrais ici les remercier pour leurs efforts, leur constance, leur confiance et le plaisir qu’ils ont à partager ensemble et avec le public cette « histoire passée du futur ».




Je remercie (tellement !) mes comédiens 
qui se reconnaîtront - bien que je ne les nomme pas 
pour préserver leur vie privée et publique :


Max, Noé, Tatiana, Lucile, Laurent, Mikaël, Guillaume, Vivian, Camille, 
Amélie, Baptiste, Charlotte, Florence, Mathéo, Chloé, Nourha,  et Tiffany 

Costumes de Lilas Nagoya
Régie lumière de Viviane Parent
Régie son et vidéo de Marc Dumontier assisté de Sébastien Dumontier

Musique : Aranis
(extraits des albums « Songs from mirages »,  « Aranis », « Aranis II » et « Roqueforte »)

Aranis Talon de fer by Marcel Trucmuche on Grooveshark


Musique additionnelle : Moondog

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